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Infos, histoires sur tout, sur rien, selon l'humeur...

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mercredi 17 octobre 2007

Historique (VI)

L'année 2000 est tout à fait intéressante.

D'abord, coté business, ça démarre pour de bon. On a récupéré un gros (gros) client, et c'est bon, on est lancé. Les affaires sont donc très bonnes.

On déménage aussi. Au revoir la pépinière d'entreprise et bonjour les nouveaux locaux (avec le petit couac de la SCI mais bon, c'est arrangé maintenant)

Cerise sur le gâteau, notre ancienne boite a déposé le bilan, et on est repreneurs du fond. On va donc passer un peu de temps dans nos anciens locaux à trier et vider (on remplira un grand nombre de bennes avec des vieux trucs)

On récupère au passage de quoi meubler tout le monde, y compris à la maison (dans les ateliers et les garages surtout), des quantités de pièces détachées (qui sont toujours revendues) de l'aménagement de stocks etc, etc. Beaucoup de vieux ordinateurs aussi mais quasi tout est obsolète.

C'est vrai que ça fait un peu rapace sur les bords mais dans ce cas précis, après les batailles qu'on a eu, on a quand même une certaine jouissance à le faire.

Et puis la revente de matériels et autres brevets (qui ne nous servent plus à rien, ils ne sont pas dans notre activité actuelle) couvre le prix de rachat. Donc tout va bien.

On en profite même pour récupérer un peu de personnel qui s'est retrouvé sans boulot, ça étoffe l'équipe avec des gens qui sont tout de suite opérationnels.

Les bénéfices affluent, on se vote même des voitures de fonction en fin d'année !

Ceci dit, on continue de travailler comme des fous, à se déplacer tout le temps et si ça va bien financièrement, ce n'est pas aussi évident à vivre.

Bilan global excellent cependant. On commence à se dire qu'il faudrait un jour revendre la boite pour en tirer pleinement le bénéfice.

On y viendra... A suivre !

vendredi 12 octobre 2007

Historique (V)

EDIT : à la demande de certains intéressés, les prénoms ont été masqués

L'année 1999 marque le vrai décollage de la société. Elle enregistre aussi un premier 'couac'

Les affaire démarrent donc pour de bon. Le produit est en pleine évolution, on commence à l'installer (de manière un peu plus conventionnelle, et un peu moins bricolée)

Le contrat vers les îles (martinique et guadeloupe) est signé, on travaille donc d'arrache pied pour eux (c'est amusant comme la France d'ailleurs est différente de la France métropolitaine en ce qui concerne les taxes et autres)

On envisage également de quitter la pépinière d'entreprise qui nous hébergeait jusqu'à présent. Nous sommes alors 5 à travailler dans un bureau duplex mezzanine. L'ambiance est sympathique, on s'entend bien avec nos voisins (des géomètres) et les secrétaires de l'accueil sont plutôt sympathiques.

Et c'est là que ça grince un peu.

P* (le PDG) trouve un local à une dizaine de minutes de là ou nous sommes et envisage donc de l'acheter en créant une SCI. Pour le moment, c'est de la bonne gestion de patrimoine. Par contre, au capital de la SCI, il ne fait entrer que G* (le DG) sous le prétexte qu'il faut se porter caution pour l'emprunt et que c'est risqué. En fait, il ne nous propose rien à A* et à moi. Simplement il nous dit sa décision.

Et là ça ne me plaît pas. A* ne dit rien, se pliant à la décision (mais c'est là un trait de caractère récurrent chez lui). Je vais le voir pour lui faire part de mon mécontentement.

L'affaire est la suivante : on met 1000 F de capital dans la SCI on lève un emprunt de 800 000 F qui sera intégralement remboursé par la société au titre des frais de location. Les travaux d'aménagement sont pris en charge par la société. En gros ça ne coûte rien et ça rapporte 1000 fois la mise en 7 ans.

Je lui explique donc que je veux entrer au capital. Ça ne lui plaît pas plus que ça mais il n'a pas vraiment d'arguments contre, alors il nous fait entrer A* et moi, à 25 % chacun.

L'incident est clos, mais il en restera une démangeaison, pas vraiment une cicatrice.

Disons que c'est là la fin de l'état de grâce...

dimanche 7 octobre 2007

Historique (IV)

EDIT : à la demande de certains intéressés, les prénoms ont été masqués

Je reviens donc sur cette année 1998.

Année très importante, la société existe officiellement avec de vrais morceaux de salariés dedans.

C'est en effet en janvier que P* (notre commercial de T*) est le premier à inaugurer la liste des salariés.

Suivent les autres, petit à petit, je n'ai plus en mémoire l'ordre dans lequel ça se fait, mais ça se fait.

On travaille toujours comme des forçats et on a enfin quelque chose à installer vers le mois de mai.

Après notre première présentation désastreuse, il y a eu un grand travail de fait pour remettre un peu tout dans l'ordre.

De plus, on est toujours sur ce marché critique industriel qui fait que de la stabilité du système dépend le succès commercial.

On est donc sur la fin de l'année et on va installer nos clients dans les îles.

On a dû travailler d'autant plus que dans les îles (les caraïbes ici, mais on fera la réunion un peu plus tard et ce sera pareil tout en étant différent) et bien ça ne se passe pas comme en métropole.

Les taxes sont différentes, la façon de travailler est différente, les gens sont différents, le climat est différent (mais souvent plus chaud) ...

Bref, comme on attaque là un groupe, on a en plus une équipe d'informaticiens en face de nous, avec un beau jeune chef de projet tout juste débarqué de métropole et qui va refaire le monde en nous expliquant notre métier.

Et le pire de l'histoire, c'est qu'on va y arriver mais à quel prix !

On va passer là bas, A* et moi près de 3 mois (en plusieurs fois) logés dans un appartement pourri sur Fort de France, sous loué par le client au directeur financier ou quelque chose comme ça. Une belle magouille locale (quoique très soft pour une fois)

C'est là que je vais apprendre à développer la nuit pour installer le jour, pratique peu recommandable qui va pourtant sévir encore de nombreuses années, et dans de nombreux endroits, souvent loin de la maison.

Le pire dans tout ça, c'est que quand on rentre à la maison on se fait toujours charrier sur le coté exotique de la mission qui forcément était sympa puisqu'au soleil (encore aurait-il fallut le voir un peu)

Ajouter à cela l'éloignement de la maison en laissant ma femme avec les 3 enfant dont 2 jumelles en bas âge, je suis forcément bien accueilli à mon retour.

Ceci dit, d'autres se plaisent là bas (mon collègue continue à se battre pour y aller même si ce n'est pas avec moi)

Les expériences outre mer ont quelque chose d'à la fois plaisant et agaçant.

C'est souvent plaisant quand on en est à l'idée de partir et souvent agaçant une fois qu'on y est.

Peut être avez-vous eu des expériences du même genre ? Et des conclusions approchantes ...

vendredi 5 octobre 2007

Historique (III)

1998 : année particulière.

1998 est une année très particulière. Comme je l'avais souligné dans un post précédent, la société créée débute réellement. Nous sommes tous embauchés les uns après les autres et les développements suivent suffisamment leur cours pour que nous puissions vendre notre première installation.

Installation épique s'il en est. Elle a lieu très peu de temps après notre magnifique présentation client, et ça n'est pas peu dire. Comme on est décidemment au point, c'est chez le client que nous compilons le projet cette fois ci.

Heureusement, on tombe sur un opérateur débrouillard, je me rappelle lui avoir fait modifier le programme par téléphone (pas d'accès distant bien entendu) et recompiler le tout pour qu'il ne soit pas bloqué dans sa production (on est en milieu industriel, le temps c'est vraiment de l'argent)

De la très haute voltige en somme.

Je me retrouve également à cette époque (peut être à cause d'une certaine fatigue ?) affligé du mal du siècle (du 20ème en tous cas) : le mal de dos. Verdict : hernie discale évolutive nécessitant une opération urgente. Tout ça se passe en juin et ma femme est enceinte pour juillet de ... jumelles ! Trop facile je dis.

Nous voici donc partis pour notre meilleur été depuis longtemps : passage éclair sur la table d'opération et à l'hôpital, rééducation accélérée et 5 jours après : accouchement (avec juste 2 mois d'avance) de mes2 nouveaux bébés Adèle et Juliette. Le tout dans une atmosphère d'urgence au boulot qui ne fera prendre que 10 jours d'arrêt (impossible de prendre la voiture avant ça) sur les 4 semaines proposées.

De plus, comme j'avais tendance à trop dormir, mes 2 adorables bébés se chargent de me réveiller 4 ou 5 fois sur les 6 h de sommeil que je m'accorde.

La technique maison est simple : on se lève chacun son tour et on nourri systématiquement les 2 bébés que la seconde demande ou non.

Comme Juliette est particulièrement gourmande (elle avale 10 ml en à peine 30 minutes) c'est que du bonheur.

Pour ne pas perdre le compte de ce qu'elles ont pris, on couche sur le papier les heures et les volumes bus par chacune dans la journée et surtout la nuit. On a quand même atteint des 19 biberons par jour à cette époque...

Mais la vie continue, et c'est un grand bonheur que de les voir grandir. Adèle ne mettra que 18 mois à s'arrêter de pleurer toutes les nuits, juliette nous fera une anorexie du nourrisson (il parrait que ça existe mais c'est très rare. De toutes façons, les années suivantes nous montreront que juliette aime bien faire des trucs qui existent mais qui sont rares)

Les affaires continuent.

Un beau contrat est arraché à notre ancienne boite pour équiper des clients à la martinique et à la guadeloupe. Pourquoi s'embêter à installer des trucs à notre porte alors qu'on peut envisager de passer des mois sur les îles lointaines avec des enfants en bas age...

jeudi 4 octobre 2007

Historique (II)

Me voici donc embarqué dans cette nouvelle société en création, nous sommes en début d'année 1997.

Nous avons tout à faire : trouver les technologies, écrire les logiciels, tout quoi.

Ayant quitté mon précédent poste sur un arrangement, je n'effectue pas le préavis, qui n'est pas payé non plus. De là, les ASSEDIC ne prendront pas le relai avant 3 mois. Ce qui fait qu'en plus de l'avance de capital (30 000 F à l'époque), je n'ai pas de revenus pendant cette période. Période intéressante, la maison est en travaux (elle l'est toujours à ce jour) et mon fils a 1 an.

De plus, comme on débute et que l'on a encore rien à vendre, on sait que l'on va travailler pendant quelques mois en sous marin, c'est à dire que personne ne sera embauché (en fait, le premier salarié n'arrivera qu'en janvier de l'année suivante) et qu'il ne faudra compter que sur le chômage quand il arrivera.

C'est une période de grande euphorie que l'on vit là. On travaille comme des fous, souvent plus de 16h par jour, les week-end compris. On vit dans une cocotte minute, c'est un peu magique.

On est à ce moment là 5 associés, 4 sur la région parisienne, 1 sur la région toulousaine. Et l'ambiance est vraiment celle d'une startup. On réinvente tout.

En 1998 la boite est officiellement lancée et tout le monde est embauché au fur et à mesure. Les développements suivent leur cours.

La première présentation client est mémorable.

Le produit est en plein développements. La présentation est prévue pour le lundi matin et nous sommes vendredi soir.

Pour diverses raisons, nous développons notre produit en utilisant VB. Et ce vendredi soir, comme tous les soir, nous sommes à travailler furieusement sur nos écrans. Nous sommes 2 développeurs. On se quitte vers 9h pour se retrouver samedi 8h.

Et on continue tout ce samedi, toute la journée. Puis toute la nuit.Puis toute la journée de dimanche (on a pas encore dormis)

Puis dimanche soir, vers 21h, je dis : "bon. On arrête les développements là, on va faire une compilation".

C'est une grande première ! Jamais on n'avait encore essayé de compiler quoique ce soit avec VB.

En fait, on ne sait même pas vraiment comment il faut faire.

Et nous voilà partis à faire notre compilation. Qui évidemment plante toutes les 5 minutes.

On a organisé le projet autour de 2 exécutables principaux avec une multitude de DLL autour.

Et évidemment, rien ne fonctionne comme on l'avait imaginé.

Et la nuit passe, et on recompile et ça replante et on corrige et on recommence...

Vers 6h du matin (lundi donc) le projet est enfin compilé et installé sur la machine de démonstration. On prépare alors la salle de réunion de la pépinière d'entreprise pour recevoir nos clients.

A 7h je rentre chez moi prendre une douche (depuis samedi matin que je marine dans mon jus, je commence à sentir un peu fort) et je repart pour la démo.

C'est évidemment une pure démo, avec les plantages qui vont bien et les écrans qui ne fonctionnent pas.

A midi, on emmène tout le monde au resto (c'est finalement le seul moment ou ça fonctionne)

Vers 16h, nos clients repartent, pas vraiment convaincus et nous allons nous coucher.

Après une courte nuit de 18h environs, nous nous retrouvons pour un debriefing. Pas fameux

Finalement, il en restera plutôt un bon souvenir de vécu plus qu'une bonne affaire.

mardi 2 octobre 2007

Historique (I)

Tout a commencé il y a 8 ans (déjà)

A cette époque, j'étais jeune ingénieur en informatique, travaillant dans un bureau d'études.

L'activité de l'entreprise d'alors était la création d'automatismes avec les logiciels associés pour l'industrie.

Je développai alors la partie logiciel, avec un certain succès commercial.

Cependant, cette société avait été rachetée quelques années plus tôt pour un montant astronomique par un gestionnaire fortuné pais peu capable.

Et bien à la peine pour rembourser l'emprunt (montage LBO) il pompait plus qu'il n'aurait dû la trésorerie.

Fatalement, tout ça s'est mal fini, et ladite société s'est retrouvée en redressement judiciaire puis rachetée par un groupe aux activités multiples et pas d'une cohérence évidente.

Changement de l'équipe dirigeante (pas forcément ceux qu'il fallait) et redéploiement des troupes.

Plus de projet pour moi (une certaine jalousie je pense de mon "chef" qui a voulu se garder les nouveaux projets pour me laisser la maintenance des anciens), éviction du directeur commercial et ambiance de merde.

Le directeur commercial secondé du responsable du BE se rapproche de moi (et d'une autre personne sur laquelle je reviendrai) et me demande de le suivre pour la création d'une nouvelle entreprise concurrente.

En quelques semaines, n'ayant pas de clause de non concurrence, je me retrouve licencié (en bonne entente) en ayant raconté une histoire mi vraie mi fausse sur mes projets.

C'est le début d'une nouvelle aventure...