Après 3 mois (un peu plus) Karine échappe de nouveau à son traitement. C'est donc sa 4ème chimio qui échoue après quelques semaines.

Récapitulatif.

  1. Première chimio après la découverte du cancer. Produit rouge classique dont j'ai oublié le nom (celui qui fait perdre les cheveux). 3 mois de traitement avant opération et rayons. Déjà, au moment des rayons on s'est aperçu que la maladie reprenait et que ça commençait mal.
  2. Seconde chimio après la seconde opération, avec de l'avastin. On sait déjà que le cancer s'est généralisé au niveau des os et qu'il y a une métastase au foie. C'est une chimio de replis en attendant l'inhibiteur de PARP. Elle dure moins de 3 mois, ça ne fonctionne pas sur le foie.
  3. Troisième chimio avec l'inhibiteur de PARP. On gagne sur le foie mais pareil, après 3 mois, le reste est reparti.
  4. Quatrième chimio qui est un pari de l'oncologue. Il utilise un produit qui ne sert pas sur ce type de tumeurs habituellement mais qui dans ce cas précis a ses chances. C'est un foutu produit qui met la malade sans dessus dessous à chaque traitement, toutes les 3 semaines avec cortèges d'effets secondaires (vomissements, fatigue, anémie...) On arrive au bous de 3 mois et après avoir bien régressé, le cancer est reparti de plus belle. Les ganglions sont énormes, on peut les voir sous la peau par endroits.

Au final, 18 mois de traitements sans une semaine de répits, elle est usée, fatiguée et n'a jamais autant souffert. La morphine a refait son apparition ce weekend, nous ne dormons plus que quelques heures par nuit et on ne sait pas ce qui va se passer maintenant.

Lundi dernier, nous avons vu l'oncologue. Il n'avait que 4 heures de retard sur ses consultations. Il nous a reçu à 20h et quand nous sommes parti, il restait au moins 10 personnes qui attendaient. Il a établi un nouveau protocole, avec le premier produit de nouveau mais sous une forme à libération lente. Il ne veut pas l'associer pour pouvoir la faire rentrer dans des protocoles qui arrivent en début d'année prochaine, et desquels elle serait exclue si elles prenaient certains produits.

Demain, elle a décroché à grand peine un rendez-vous pour sa première injection. Il a fallu qu'elle se batte pour ça alors qu'elle tient à peine debout, parce que les secrétaires médicales trouvent normal de proposer des RDV dans 8 jours à quelqu'un qui souffre le martyr en permanence, qui augmente ses doses de morphine tous les jours et qui ne vir plus que dans l'attente de ce traitement qui pourrait la soulager.

L'excellent radiologue de Thenon nous a confirmé ce que nous avions déjà trouvé. Elle a gagné une forme de cellules particulièrement agressives, mutantes et rapides. Les jours comptent et il semblerait que si à Thenon ils s'en sont rendu compte, ce n'est pas le cas de la clinique Ste Marie.

Nous avons eu la chance de tomber en d'excellentes mains, dans cet hopital, ou le seul souci des praticiens est de guérir les patients, quels que soient l'heure ou le jour. Il est probable qu'elle ne serait déjà plus là si elle avait été adressée ailleurs au départ.

Nous avons toute confiance dans les médecins qui la suivent. Reste à avoir confiance en l'avenir maintenant...