EDIT : à la demande de certains intéressés, les prénoms ont été masqués

Un petit saut vers 2005, l'année ou finalement, ça va vraiment clasher.

Depuis 2004, je suis investi de la direction générale même si cette nomination s'est faite de manière un peu floue.

Et donc, depuis ce temps là, je m'emploie à améliorer l'entreprise, en cherchant à mettre en œuvre des idées que j'emmagasine depuis un moment ; je fais mon boulot de DG quoi.

Evidemment, tout ça se passe plutôt pas mal avec certains et plutôt mal avec d'autres.

Je mets donc en place plusieurs trucs, le site web, la recherche de nouveau collaborateurs, le développement d'une nouvelle application, le suivit des incidents, etc...

C'est justement sur ce dernier point, le suivit des incidents, qu'un premier problème arrive. J'effectue une recherche des produits existant sur le marché, en termes de logiciel de gestion des incidents, et j'en voie un premier. Présentation intéressante, bon produit. J'en parle à G* qui très justement me dit qu'il faudrait en voire au moins un autre pour faire la comparaison. Il en contacte donc un autre qu'il voit lui même un jour ou je suis en déplacement. A mon retour, il me dit qu'il est formidable, et qu'il faut le prendre. Moi j'ai vu le premier, lui le second, il faut qu'on se fasse confiance pour le choix. A priori, je n'ai pas d'objection.

Et là, coup de théâtre, il décide que le projet sera porté par A* qui se voit confier la direction du SAV. C'est une super idée, parce que moi, ça ne me plait pas, et lui non plus, qui hérite d'un projet dont il n'a pas eu l'idée (si j'étais méchant, allez, je le suis, je dirais que c'est habituel qu'il n'ait pas d'idée).

Le produit est acheté, installé et les formations commencent.

Comme c'est un moment où je suis souvent absent, je ne suis ça que de très loin.

Le jour où je peux enfin être présent à une formation, j'ai une série de questions en rapport avec mon objectif initial, lorsque j'ai initié ce projet (intéressant à ce propos qu'on ne m'ait jamais demandé à ce moment là ce que j'avais prévu) : résultat : le produit n'est pas capable de réaliser la moitié de ce que je voulais, comme le suivit de versions, l'édition de fiches de préparations par affaires, etc...

Je le dis : regard noir d'A*. C'est trop tard pour changer maintenant, etc...

Conclusion, 2 ans 1/2 après, le produit n'est toujours pas opérationnel. En fait, il n'a jamais servit à personne pour le moment.

La fin d'année arrive.

Traditionnellement, c'est le moment où G* parle des augmentations.

Il est de la vielle école : les augmentations se décident en fin d'année sur une base commune à tout le monde.

Je n'ai jamais compris ce genre de raisonnement. Comment peut-on motiver les gens si on donne à tout le monde la même chose qu'il bosse ou non ?

Il me semblerait logique d'augmenter les bons éléments à la suite d'une action particulièrement bien menée par exemple. N'importe quand dans l'année, une petite gratification, une forme de reconnaissance du travail bien fait, mieux peut être que ce que l'on attendait au début, ou la mise en pratique d'une idée originale...

Là non, on est tout le même panier, sur une grille de salaire, comme dans l'administration.

Passons.

Je dis donc à G* que compte tenu de mes nouvelles attributions, et des résultats de l'année écoulée, il me semblerait normal d'avoir, non pas une augmentation, mais une nouvelle base de salaire.

Refus catégorique. Je peux prétendre à une augmentation, mais pas question d'avoir un salaire plus élevé qu'A*. Le motif : on est rentré au même niveau, on reste au même niveau. Je m'insurge, je dis que c'est n'importe quoi (A* est là aussi mais il ne dit rien, en fait il a déjà parlé avec lui avant sans moi). Au final j'aurai une gratification de 100 € de plus !

Voilà comment on dégoute quelqu'un de se donner à son travail.

C'est là typiquement le genre de décision qui vous met en rogne et ne vous donne qu'une envie : claquer la porte et aller faire sa vie ailleurs.

Je ne l'ai pas fait (pas encore) pour une raison très simple : on commence à ce moment là à parler de vendre la boite, avec des acheteurs potentiels identifiés. Ce n'est donc pas le moment de partir et de risquer de perdre plus gros encore.

Mais c'est le début de la roue libre.